L'Ecolycée de Douala

05/11/2020

Avec l'expertise d'IKOLE SOLUTIONS, WOMEN OF AFRICA Cameroun envisage la construction en 2024, d'un écolycée en lien avec les objectifs pour le développement durable

Privilégier l'éco participation

L'association souhaite lancer le programme Eco-lycée en 2024. Le programme vise à former les élèves dans dans domaines spécifiés liés au développement durable et les aider à mieux comprendre le monde qui les entoure pour s'y épanouir et y participer. Il repose sur la mobilisation de l'ensemble des acteurs d'un établissement de formation, mais également du territoire.

"Former aux métiers de demain."

Pourquoi l'agriculture (source : FAO, 2014)

On estime que l'humanité pourrait atteindre 9 milliards de personnes vers 2050 avec un pourcentage de jeunes (15-24 ans) d'environ 14 pourcent de ce total. Alors que la population de jeunes tend à s'accroître, leurs opportunités d'emploi et de création d'entreprises restent limitées, mal payées et de mauvaise qualité. Cela est particulièrement vrai dans les pays en voie de développement pour les jeunes vivant dans des zones rurales à faible développement économique. Prenant en compte le potentiel du secteur agricole comme source de revenus pour les jeunes ruraux, un projet pour leur faciliter l'accès aux activités agricoles a été mené conjointement par le MIJARC, la FAO et le FIDA en 2011. Il a permis de faire le bilan des difficultés et opportunités qui vont de pair avec un investissement croissant des jeunes ruraux dans ce secteur. 

Six principaux enjeux ont été identifiés au cours de ce projet. Cette publication propose une série d'études de cas adaptés à chacun de ces enjeux et qui peuvent servir d'exemples sur la façon de surmonter chaque obstacle identifié. 

Le premier enjeu majeur est l'accès insuffisant des jeunes au savoir, à l'éducation et à l'information (chapitre 1). Un enseignement de mauvaise qualité ou inapproprié limite la productivité et l'acquisition des compétences, tandis qu'un accès insuffisant au savoir et à l'information peut entraver le développement d'un projet entrepreneurial. Il est nécessaire à la fois d'améliorer l'accès des jeunes femmes à l'éducation en milieu rural, mais aussi de façon plus générale d'inclure dans les enseignements des zones rurales des compétences agricoles, et tout particulièrement dans les pays en voie de développement. L'enseignement et la formation agricole doivent également s'adapter afin de garantir que les compétences acquises par les jeunes diplômés répondent aux besoins du marché du travail en milieu rural. Des études de cas provenant du Cambodge, d'Ouganda, de Sainte-Lucie, du Pakistan, de Madagascar, du Brésil, du Ghana, du Kenya, du Rwanda et de Zambie nous montrent des façons innovantes d'atteindre cet objectif. 

Le deuxième enjeu identifié au cours du projet est l'accès restreint des jeunes à la terre (chapitre 2). Bien que l'accès à la terre soit une étape fondamentale pour se lancer en agriculture, il s'agit bien souvent d'un objectif difficile à atteindre pour un jeune. Les lois et coutumes portant sur l'héritage dans les pays en voie de développement rendent bien souvent la reprise des terres très difficile pour les jeunes femmes. Il devient de fait nécessaire de modifier ces lois. Il est également indispensable de proposer des prêts pour aider les jeunes à acheter des terres, de même que des crédits-bails grâce auxquels les jeunes peuvent accéder à la terre sans en devenir propriétaires. Des études de cas provenant des Philippines, du Burkina Faso, d'Ethiopie, du Mexique, d'Egypte et d'Ouganda soulignent les différents moyens qui peuvent aider à améliorer l'accès des jeunes à la terre. 

Le troisième enjeu principal concerne l'accès insuffisant aux services financiers (chapitre 3). La majorité des acteurs financiers sont réticents à offrir leurs services (crédit, épargne, assurance) aux jeunes ruraux, en raison entre autres de leur peu de connaissances financières et de leur absence de garantie. Des solutions peuvent être trouvées, notamment par la promotion de produits financiers dédiés aux jeunes, par des programmes de mentorat et des opportunités de financement pour la création d'entreprises. Il peut également être intéressant d'inciter les jeunes à se rassembler en petits groupes d'épargne informels. Des études de cas provenant de France, du Canada, d'Ouganda, de Moldavie, du Sénégal, du Cambodge, du Bangladesh et de Grenade nous montrent des exemples à l'usage des responsables politiques et des spécialistes du développement sur la manière dont l'accès des jeunes ruraux aux services financiers peut être amélioré. 

Le quatrième enjeu si l'on veut accroître la participation des jeunes à l'agriculture réside dans leur difficulté à accéder aux métiers de l'environnement (chapitre 4). Sur le long terme, les x «emplois-verts» peuvent renforcer durablement les moyens de subsistance, générer plus d'emploi, et au bout du compte engendrer une plus grande valeur ajoutée. Néanmoins les jeunes ruraux n'ont pas toujours les compétences requises (ou l'accès aux opportunités de perfectionnement des compétences nécessaires) pour prendre part à l'économie verte. Il est alors indispensable d'améliorer l'accès des jeunes à l'éducation et à la formation pour corriger ce déséquilibre des compétences, en incluant des formations (formelles ou non) sur le terrain. Des études de cas provenant de Zanzibar, du Rwanda, de Chine, des Etats-Unis, des Bahamas, du Kenya et d'Ouganda présentent plusieurs manières innovantes d'améliorer l'accès des jeunes aux compétences et opportunités indispensables à la création d'emplois-verts dans le secteur agricole. 

Le cinquième enjeu principal qui a pu être identifié est l'accès restreint des jeunes aux marchés (chapitre 5). Or sans accès à ces marchés, les jeunes ne pourront pas créer d'exploitations agricoles viables et durables. Il devient de plus en plus difficile pour les jeunes d'accéder aux marchés, en raison notamment de l'influence internationale croissante des supermarchés et des normes draconiennes de leurs chaînes d'approvisionnement. Dans les pays en voie de développement, les jeunes femmes des zones rurales qui veulent accéder aux marchés font face à des contraintes supplémentaires, en partie dues au fait que les normes culturelles en vigueur dans ces pays tendent à restreindre leurs libertés. Un accès accru à l'éducation, à la formation et aux informations peut grandement améliorer l'accès à ces mêmes marchés, et notamment aux marchés de niche particulièrement porteurs pour les jeunes agriculteurs. Il serait tout aussi bénéfique d'aider les jeunes à intégrer des groupements de (jeunes) producteurs. Des études de cas provenant du Kenya, du Ghana, d'Europe méridionale, des Etats-Unis, de Tanzanie, de Colombie et du Bénin nous montrent comment l'accès aux marchés des jeunes peut être amélioré. 

Le sixième enjeu identifié concerne le faible engagement des jeunes dans les débats politiques (chapitre 6). Bien souvent, les processus politiques ne laissent pas la place aux jeunes pour être entendus, ce qui handicape fortement la prise en compte de leurs besoins souvent complexes et variés. Les politiques échouent très souvent à prendre en compte l'hétérogénéité des jeunes et ne leur offrent donc aucun soutien. S'ils veulent y remédier et être sûrs d'être entendus, les jeunes doivent acquérir les compétences et capacités requises pour entamer des actions collectives. Les responsables politiques eux-mêmes doivent activement associer les jeunes au processus politique. Des études de cas provenant du Togo, du Népal et du Brésil, tout comme des exemples issus de régions africaines et européennes, mettent en exergue les différents moyens d'impliquer les jeunes dans l'élaboration des politiques qui les concernent au premier chef. Il devient essentiel d'apporter des solutions à ces six principaux enjeux si l'on veut impliquer d'avantage les jeunes dans le secteur agricole, et au bout du compte utiliser le potentiel non négligeable et encore inexploité de cette population en plein essor. Dans les pays en voie de développement notamment, faciliter l'accès des jeunes aux activités agricoles pourrait réduire de façon significative la pauvreté en milieu rural autant chez les jeunes que chez les adultes. 

Ces enjeux sont complexes et s'entremêlent, mais on peut tout de même tirer un certain nombre de conclusions des cas étudiés : il est crucial de s'assurer que les jeunes aient accès aux bonnes informations et qu'ils puissent bénéficier de formations intégrées pour pouvoir répondre aux besoins d'un secteur agricole plus moderne; les technologies modernes de l'information et de la communication ouvrent la voie à de grandes possibilités; il est nécessaire d'organiser et rassembler les jeunes pour accroître leurs capacités à engager des actions collectives; les projets et programmes exclusivement dédiés aux jeunes peuvent s'avérer efficaces dans la mesure où ils leur donnent l'impulsion, le petit coup de pouce pour intégrer le secteur agricole; les responsables politiques et les spécialistes du développement doivent proposer une réponse cohérente et intégrée afin de garantir aux jeunes qu'ils prennent réellement en compte les défis auxquels ils font face. En effet, il est plus important que jamais de proposer une réponse coordonnée à l'engagement des jeunes dans le secteur agricole. La population mondiale croît tandis que la productivité agricole diminue, ce qui implique que les jeunes vont devoir jouer un rôle pivot pour garantir leur propre sécurité alimentaire et celle des générations futures.

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